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La féminité

Frithjof Schuon, Vierge indienne

La femme manifeste la beauté en soi, si bien qu'il n'y a pas de beauté supérieure à la sienne, quand la contingence ne l'a pas séparée de son prototype ; aussi peut-on discerner dans la beauté en soi des traits de féminité, de perfection passive, de pureté virginale, de générosité maternelle ; de bonté et d'amour... La beauté a quelque chose d'apaisant et de dilatant, de consolant et de libérant, parce qu'elle communique une substance de vérité, d'évidence et de certitude, et qu'elle le fait en mode concret et existentiel ; elle est ainsi comme un miroir de notre essence transpersonnelle et éternellement bienheureuse. Le jeu des masques, p. 68 Note 37, p. 68.

La théologie chrétienne, en s'occupant du péché et en voyant en Ève en particulier et dans la femme en général la séductrice, a été amené à évaluer le sexe féminin avec un maximum de pessimisme : selon certains, c'est l'homme seul et non la femme qui a été fait à l'image de Dieu, alors que la Bible affirme, non seulement que Dieu créa l'homme à son image, mais aussi "qu'il les créa mâle et femelle", ce qui a été mésinterprété avec beaucoup d'ingénuité.... Une première preuve - s'il en était besoin - que la femme est image divine comme l'homme, est en fait qu'elle est un être humain comme lui ; elle n'est pas vir ou andros, mais elle est comme celui-ci homo ou anthropos ; sa forme est humaine et par conséquent divine. Une autre preuve - mais un coup d'oeil devrait suffire - est dans le fait que la femme assume, vis-à-vis de l'homme et sur le plan érotique, une fonction quasi divine, - semblable à celle qu'assume l'homme vis-à-vis de la femme, - ce qui ne serait pas possible si elle n'incarnait pas, non la qualité d'absolu sans doute, mais la qualité complémentaire d'infinitude ; l'Infini étant en quelque sorte la shakti de l'Absolu. L'ésotérisme comme principe et comme voie, p. 131.

[Dans le shaktisme hindou ] la féminité est ce qui dépasse le formel, le fini, l'extérieur ; elle est synonyme d'indétermination, d'illimitation, de mystère, et elle évoque ainsi l' "Esprit qui vivifie" par rapport à la "lettre qui tue". C'est dire que la féminité au sens supérieur comporte une puissance solvante, intériorisante, libératrice : elle libère des durcissements stériles, de l'extériorité dispersante et des formes limitatives et comprimantes. D'une part, on peut oppposer la sentimentalité féminine à la rationalité masculine - en moyenne et sans oublier la relativité des choses -, mais d'autre part, on oppose également au raisonnement des hommes l'intuition des femmes ; or c'est ce don d'intuition, chez les femmes supérieures surtout, qui explique et justifie en grande partie la promotion mystique de l'élément féminin ; c'est pas conséquent aussi en ce sens que la Haqîqah, la Connaissance ésotérique, peut apparaître comme féminine. Racines de la condition humaine, p. 67

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