L'homme et la femme
Fondamentalement, tout amour est une recherche de l'Essence ou du Paradis perdu : la mélancolie douce ou puissante qui intervient souvent dans l'érotisme poétique ou musical témoigne de cette nostalgie d'un Paradis lointain, et sans doute aussi de l'évanescence des rêves terrestres, dont la douceur, précisément, est celle d'un Paradis que nous ne percevons plus, ou que nous ne percevons pas encore. L'ésotérisme comme principe et comme voie, p.134.
L'homme stabilise la femme ; la femme vivifie l'homme : en outre et de toute évidence, l'homme porte en lui-même la femme, et inversement, étant donné qu'ils sont tous deux homo sapiens, homme tout court ; et si nous définissons l'être humain comme pontifex, il va de soi que cette fonction englobe la femme...
L'homme sous son aspect lunaire et réceptif "dépérit" sans la femme-soleil, qui infuse au génie viril la vie dont il a besoin pour s'épanouir ; inversement l'homme-soleil confère à la femme la lumière qui permet à celle-ci de réaliser son identité en prolongeant la fonction du soleil. L'ésotérisme comme principe et comme voie, p.134-135.
Il est trop évident que les opinions modernes sur la femme, dues à l'égalitarisme général, puis à une certaine féminisation - purement négative - de l'homme en même temps qu'à une virilisation artificielle de la femme, sont ici nulles et non avenues. Mais il faut tenir compte d'un phénomène compensatoire de la fin des temps, et c'est le fait que la piété ou les dons spirituels se rencontrent plus fréquemment chez les femmes que chez les hommes. Forme et substance dans les religions, p. 132, note 7.