Science et imagination

Au simple point de vue du phénomène psychologique, on doit constater que l’homme est en moyenne incapable de cumuler une donnée sur laquelle il s’hypnotise, avec les données complémentaires et correctives qui restent en dehors de son champ visuel ; le scientisme en est un exemple au même titre que n’importe quel fanatisme naïf, du moment qu’il est réfractaire aux données que son optique exclut, et qui pourtant sont fondamentales pour la perception du réel dans toutes ses ramifications. Forme et substance dans les religions p. 181.

Chez l’homme marqué par le scientisme, l’intuition des intentions sous-jacentes a disparu, et non seulement cela ; le scientisme, axiomatiquement fermé aux dimensions suprasensibles du Réel, a doté l’homme d’une crasse ignorance et a faussé l’imagination en conséquence. La mentalité moderniste entend réduire les anges, les démons, les miracles, bref, tous les phénomènes non matériels et inexplicables en termes matériels, à du « subjectif » et du « psychologique », alors qu’il n’y a là pas le moindre rapport, si ce n’est que le psychisme est lui aussi – mais objectivement - fait de substance extra-matérielle … Quoiqu’il en soit, la déficience de la science moderne porte essentiellement sur la causalité universelle ; on nous objectera sans doute que la science ne s’occupe pas de causalité philosophique, ce qui est faux, car tout l’évolutionnisme n’est pas autre chose qu’une hypertrophie imaginée en fonction de la négation de causes réelles, et cette négation matérialiste aussi bien que sa compensation évolutionniste, relève de la philosophie et non de la science. Forme et substance dans les religions p. 203-204.

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